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Zoo de La Palmyre
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Les Mathes
Historique
Le zoo est créé par Claude Caillé et son épouse, Irène, en juin 1966, époque à laquelle le tourisme est en pleine expansion dans la région, et où la station de La Palmyre est en cours de création. Né à Rochefort en 1931, fils d'un vendeur de journaux, Claude Caillé se prend d'intérêt pour la zoologie au contact de son beau-frère, propriétaire d'un petit zoo près de Limoges. Dès 1957, avec son épouse et ses enfants, il commence à présenter un zoo ambulant, notamment dans les écoles, avant d'aller en Afrique dans les années 1960 pour se fournir en animaux et ouvrir ainsi son zoo fixe, établi près des plages de la nouvelle station balnéaire de La Palmyre. Le zoo est créé sur un terrain de trois hectares concédé par le maire des Mathes, Léon Nicolle, contre redevance. A son ouverture, au printemps 1966, le zoo couvre 2,5 hectares et présente 160 animaux. Dès la première saison, il reçoit 130.000 visiteurs.
Jusqu'en 1973 environ, Claude Caillé travaille avec un architecte bien connu dans la région de Royan : Marc Quentin. Celui-ci conçoit en décembre 1965 le premier plan d'aménagement d'ensemble du zoo. Le projet prévoit un bâtiment d'accueil (l'entrée est placée au sud-est pour ne pas être gênée par le carrefour très passager qui se trouve au sud-ouest du zoo), un logement pour la famille Caillé, des entrepôts à viandes et à fourrages, un bar, une singerie, une fauverie, un vivarium, différents enclos et abris, et un plan d'eau, aménagé dans la partie la plus basse du terrain (actuel îlot des gibbons). Ces premiers bâtiments doivent être construits pour la plupart en bois et lèves de pins, dans l'esprit des constructions forestières. En 1966 également, Marc Quentin présente les plans du logement (à l'architecture moderniste) de la famille Caillé, à l'entrée du zoo ; puis en 1968 ceux du bâtiment de quarantaine (à l'emplacement de l'actuel rocher des flamants roses), et en 1973 les plans du premier abri des girafes, qui sera plus tard réaménagé.
A partir de cette même année 1973, Claude Caillé change de collaborateur. Il fait appel désormais à l'artiste Nadu Marsaudon, de Royan, dans un premier temps pour réaliser l'affiche publicitaire et le logo de son zoo, puis pour concevoir les décors et aménagements du zoo. Pour imaginer les bâtiments et leur architecture, Claude Caillé convie aussi l'architecte Jean-Michel Paulet, de Saint-Sulpice-de-Royan. La collaboration entre Claude Caillé, Nadu Marsaudon (qui réalise les esquisses et croquis) et Jean-Michel Paulet (qui traduit leur vision en plans d'architecture) est très productive. Elle trouve notamment sa traduction dans le réaménagement de l'enclos des girafes, la construction de la singerie en 1980, du rocher aux flamants roses et de l'enclos des rhinocéros en 1984, du plateau des éléphants (construit en 1973, déplacé et reconstruit en 1993), de la plaine africaine en 1992, de la fosse aux lions en 1994, du vivarium (construit en 1966, déplacé et reconstruit en 1996) et du bassin des ours polaires (construit en 1976, déplacé et reconstruit en 1996). Parallèlement, la superficie du zoo ne cesse de croître dans le cadre de l'espace qui lui est dévolu entre la station de La Palmyre et la forêt. Dès 1981, cette superficie passe à plus de 4 hectares, et dépasse les 9 hectares en 1992.
Maire des Mathes de 1985 à 1997, Claude Caillé se retire en 2005 et laisse la direction du zoo à son fils, Patrick. Il décède, comme son épouse, en 2011. Le zoo s'étend encore au nord avec la construction de l'espace des grands singes en 2007-2009, qui succède au bâtiment construit en 1977. Un nouvel enclos pour les grands koudous ouvre en 2012. Le zoo est aujourd'hui le premier parc zoologique privé de France, présentant 1600 animaux (115 espèces) sur 18 hectares. Il est visité par 700.000 visiteurs chaque année. Ne se limitant plus à donner à voir les animaux, le zoo articule aujourd'hui ses missions autour de la conservation des espèces, de la recherche et de l'éducation.
Détail de l'historique
Description
Le zoo de La Palmyre est situé à l'entrée est de la station balnéaire, à la jonction entre le secteur urbanisé et la forêt. Il couvre 18 hectares sur lesquels se répartissent les différents secteurs dédiés aux animaux. Des cheminements le plus souvent arborés serpentent de l'un à l'autre, sur plus de 4 kilomètres.
Deux grands principes ont guidé l'aménagement du zoo dès sa création. Tout d'abord, Claude Caillé, aidé de Nadu Marsaudon et Jean-Michel Paulet, a souhaité un parc animalier non pas imposé ex-nihilo mais intégré dans la géographie et la végétation locales. Ainsi, le relief dunaire, affleurant sous la forêt, a été conservé en épargnant le plus possible le couvert végétal constitué de pins et de chênes verts. Les espaces dédiés aux animaux ont été installés sur les parties les plus plates et naturellement dégagées par la végétation. Ce principe a prévalu sur un autre qui aurait été de créer des "biozones" présentant les animaux dans une restitution de leur environnement naturel d'origine, comme on l'observe dans d'autres zoos (par exemple celui de Vincennes).
Le second principe mis en oeuvre découle de la volonté pédagogique de Claude Caillé de privilégier à la fois la dimension humaine du parc et le contact entre les animaux et les visiteurs, réciproquement bénéfique. Le zoo présente ainsi des équipements majoritairement ouverts sur l'extérieur (enclos des chèvres, des autruches, des éléphants...), et peu d'équipements installés à l'intérieur de bâtiments.
En raison de de ces partis-pris, l'architecture des bâtiments est le plus souvent avant tout fonctionnelle, liée à l'abri et au soin des animaux. Parfois, des ambiances ont été créées mais toujours en faisant en sorte que les équipements, par leur architecture et leur végétalisation, s'intègrent à l'environnement local existant, sans leur heurter ou le déséquilibrer. Parmi les constructions qui servent à créer une ambiance, plusieurs (rocher des flamants roses, abri des éléphants...) sont des éléments factices, fabriqués avec du béton projeté sur une structure en métal ou en polystyrène, puis teinté et patiné. On a pu aussi utiliser des bouées de bateaux en guise de nids, des bois flottés, etc. Des rochers naturels, en granite, ont aussi été transportés des Pyrénées, par exemple pour l'îlot des grands singes.
Les différentes constructions ont été l'occasion pour Nadu Marsaudon de développer son art en tant que peintre, sculpteur et décorateur. Partageant avec Claude Caillé et Jean-Michel Paulet le goût de l'exotisme et de l'ailleurs, il a profité des murs de plusieurs bâtiments pour importer des références multiples à des pays et continents qu'il a visités. Dans l'oisellerie, il s'est inspiré de la cité royale d'Angkor, au Cambodge. Les petites maisons de l'enclos des chèvres sont issues d'un village du Soudan visité par Marsaudon en 1977. C'est aussi la référence à l'Afrique qui a guidé la conception de l'enclos des grands koudous et des sanitaires qui lui font face. En 2007, Les croquis préparatoires de Marsaudon pour la construction de l'espace des grands singes empruntent directement, pour l'extérieur, à la mosquée de Djenné, au Mali, et, pour l'intérieur, aux greniers à grains africains. L'intervention et l'exotisme de l'artiste se décèlent aussi à des détails stylisés : une figure humaine intégrée à l'enclos des zèbres, les ferronneries du vivarium et de la fosse aux lions, ou encore les statues colonnes d'influence camerounaise qui encadrent l'entrée de l'espace des grands singes.
Marsaudon puise aussi son inspiration dans les civilisations antiques et dans leur mythologie, en les mélangeant à sa propre vision onirique et fantastique. Pour le mur extérieur de la cage de la fosse aux lions, il a créé une fresque d'inspiration à la fois égyptienne et assyrienne, mettant en scène une femme à la guitare, des porteurs d'offrandes, des lions et un soldat, le tout complété par une gargouille en forme de tête de lion et par des carreaux émaillés bleus. Dans l'enclos des mandrills, Marsaudon a imaginé une ambiance de ruines grecques, avec des vestiges de colonnes. Pour le bar, il a choisi de peindre une dizaine de grands personnages hybrides, d'inspiration antique et mythologique : femmes aux corps voluptueux, êtres humains à têtes animales, licornes.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17046908 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Zoo de La Palmyre, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/ff6a68ad-b02c-49d0-afcb-9fc4ba55acfe |
Titre courant |
Zoo de La Palmyre |
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Dénomination |
parc d'attractions |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Les Mathes , 6 avenue de Royan
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: La Palmyre
Cadastre: 2009 AP 4, 6, 12 et 13